Pourquoi mes parents se sont séparés à mes 5 ans ? Pourquoi mon père m’interdisait de vivre avec ma mère ? Pourquoi j’ai été des mois malade dans les hôpitaux ? Pourquoi j’ai vécu le génocide du Rwanda à 10 ans ? Pourquoi mes parents sont morts ?

Pourquoi j’avais toujours des problèmes ? Comment les résoudre ?

 

A 16 ans à peine, des questions existentielles m’envahissaient. Le manque de réponse créait en moi un blocage. Alors je me suis plongée dans la littérature, l’histoire de ma famille, ma culture, mon pays, dans la science ainsi que dans ma passion pour le dessin.

 

Dans «À ma mère», Camara Lay parlait de la «femme de résignation». Cela ne m’encourageait pas et m’amenait à me résigner. Mais la découverte de phrases comme «l’effort de reprise sur soi» de Frantz Fanon dans «Peau noir, masques blancs» et «connais-toi toi-même» de Socrate, réveilla en moi la volonté de parler avec le plus fort potentiel qui était en moi, le dessin. Ainsi, j’ai eu la force de trouver des solutions à mes questions en tant que «femme de détermination».

 

Le dessin, l’installation, la vidéo, la photographie et la performance, sont des choix de langage artistique dans lesquelles je retrouve une grande liberté d’expression qui me pousse à répondre aux questions sur l’être face à son Moi intérieur, face à son identité, sa culture, sa mémoire. Et  sur la prise de conscience personnelle dans la responsabilité d’écrire l’histoire de mon pays à ma manière.